Pas à paRIS

Ce n'est pas que je sois jalouse de vos pas à pas, quoique... en regardant chaque jour votre travail je mesure l'ampleur de mon incapacité totale à créer avec mes mains ! Tant pis, je fais autre chose notamment avec mes pieds et donc je vous invite ce soir à me suivre dans mon pas à pas à travers Paris, départ dans le Marais, arrivée aux Tuileries avec un crochet au Louvre pour se réchauffer un peu.
Vous venez ?

Rue des Francs Bourgeois, l'Hôtel de Rohan-Soubise, où se trouvent aujourd'hui les archives nationales.

Construit en 1371 par Oliver de Clisson, il ne reste de ce premier édifice qu'une porte fortifiée avec deux tours.
1553, l'hôtel est acheté par le Duc de Guise, c'est probablement là que s'est décidée la Saint-Barthélémy.
1700, Marie de Guise étant morte sans héritiers, l'hôtel est acheté par François de Rohan-Soubise qui fait intervenir un jeune architecte. L'hôtel classique entre cour et jardin voit son orientation changée pour créer une cour d'honneur que voici :





L'intérieur restitue les aménagements mis en oeuvre par le fils aîné des Soubise. Ce sont parmis les plus beaux exemples de style rocaille que l'on peut trouver à Paris, réalisés par le célèbre architecte Germain Boffrand.





Aujourd'hui, en plus des salles que l'on peut visiter, se trouve ce qu'on nomme les Grands dépôts, autrement dit le musée des archives nationales. Les documents originaux ne sont plus visibles que lors d'expositions temporaires.





On trouve ici toutes sortes d'archives, consultables sur rendez-vous il me semble. Mais qui dit archives, ne signifie pas uniquement vieux papiers, il y a aussi par exemple des dossiers entiers de procès avec les pièces à conviction et même une maquette pour la promotion de la Bastille. Oui, l'architecte avait prévu une maquette pour aller vendre son produit en province

On continue ?


Non, pas en Velib, il fait trop froid et puis pour faire des photos, ce n'est pas idéal !

Un petit tour du côté de Beaubourg, où les bassins sont figés






Des enfants font une sorte de chasse au trésor place du Châtelet, demain il risque d'y avoir des absents En arrière plan, le dôme "esthétique" du tribunal de commerce. Je dis esthétique parce qu'il n'a aucune fonction dans le bâtiment lui-même, il n'a été placé là que par la volonté d'Haussman pour équilibrer la perspective. D'ailleurs, il n'est visible qu'avec un certain recul.


Et on rejoint les quais, les mascarons du Pont Neuf claquent des dents... moi aussi


Assez bavardé pour ce soir, je vous laisse vous reposer, la suite demain si vous le voulez bien

moi je veux bien,
tu nous racontes très bien ta ville,
et puis Paris l'hiver ,toi à pied, moi au coin du feu, j'aime...
allez ,vas affronter le froid pour nous promener, c'est vivifiant, tu auras un beau teint

OK GG, c'est reparti ! Fait encore frisquet ce matin... -9° en ville



Le Pont Neuf est dépassé, impossible de ne pas admirer la vue sur la Cité, d'où le bon Roi Henri surveille la Place Dauphine sous le regard brumeux du Panthéon qui domine.
...

Autre point de vue, le dôme de l'Institut et la tour qui veille au loin. Les bouquinistes, vous vous en doutez, n'étaient guère nombreux.


La colonnade du Louvre s'annonce, il est temps de se mettre un peu au chaud.


Si vous regardez attentivement ce fronton, vous reconnaitrez Napoléon sous les traits de Louis XIV. Et oui, commencée par Louis XIV, la colonnade de Perrault a essuyé plusieurs règnes, Napoléon voulant s'inscrire dans la lignée de ses nobles prédécesseurs, a fait sculpter son portrait sur le fronton. Mais la Restauration ne voyait pas d'un très bon oeil cette référence, on fit donc faire une perruque à ce cher Napoléon pour lui offrir la noblesse de Louis XIV ! Vous imaginez sa fierté, avoir voulu une filiation royale et se trouver enperruquer à la Louis XIV !


Allez, entrons ! Je ne vais pas vous faire une présentation des oeuvres du Louvre, si je ne me lasse pas de les admirer, mon attention se porte aussi très souvent sur le palais lui-même et sur les nouveaux aménagements qui viennent donner à l'ensemble une harmonie à laquelle je ne suis pas insensible même s'il m'arrive d'être déstabilisée par les contrastes ancien/moderne.
C'est un peu comme la Pyramide, elle déchaîne toujours les passions !






Le troisième homme


Chambre avec vue...


La forteresse autour de laquelle on peut dorénavant tourner. J'ai découvert la salle Saint-Louis en me perdant un peu Qui a dit que j'étais blonde ?



La salle Saint-Louis, donc, unique vestige du coprs de logis médiéval.


Tiens, une connaissance, spécialement pour vous !


Celle-ci est pour Casper Une oie, un coq...
L'Enfant à l'oie, I-IIe siècle après JC


Et celle-là pour le maître des poissons ! Monsieur Carzo. Triomphe de Bacchus, 1780


Une petite dernière avant de quitter les lieux


Allez, encore une, juste pour le contraste

superbe déambulation parisienne,
merci Tit'anne.
à quand la suite ?

Pas si vite...
J'vais prendre un grog, je reviens vers vous ce midi pour la dernière ligne droite avec une petite surprise pour les hommes du bois

Ce sont de jolies photos...Merci!

En tous cas les "blondes" sont douées pour les reportages photos commentées !

Pour moi qui suis très au sud du sud, cette promenade Parisienne me plait beaucoup .... merci Tit'Anne

Merci Tit'anne, tu as bien du courage pour affronter ce temps froid...Et nous faire visiter...
C'est vrai que Paris est une ville magnifique, merci pour la balade.
Que de souvenirs..., pour moi, aussi.
(Ici à Bordeaux +2 et grand soleil...)

Belle journée à tous.

Un grand merci Tit'anne, tant pour les photos que pour les textes les accompagnant, je me régale. Encore merci
JJ

oui Tit'Anne encore... c'est super !

Merci à tous, je suis contente que vous ayez plaisir à suivre mes pérégrinations parisiennes, bon on reprend notre chemin alors !
EdB, je suis bien moins courageuse quand il s'agit d'affronter la foule alors je préfère largement quand il fait froid, il y a moins de monde !

Je n'ai encore jamais croisé Belphégor, pourtant...

Vu le beau temps, il serait dommage de rester enfermer plus longtemps, vous êtes bien couverts alors direction les Tuileries


en guise d'échauffement, nous prendrons l'escalier si vous n'y voyez pas d'inconvénient,





J'avais un but précis en traversant les Tuileries,


J'étais attendue par Les Fils de Caïn de Paul Landowski


Ils sont d'une patience ces hommes là
En fait, vous vous souvenez peut-être du fil sur les Fantômes de Landowski que j'ai découverts l'été dernier. J'ai été très impressionnée par cette sculpture monumentale et cet artiste que je ne connaissais pas vraiment. Puis en creusant un peu la question, je me suis aperçue que j'avais déjà plusieurs photos de sculptures parisiennes qui avaient accroché mon regard et sur lesquelles je n'avais pas encore pris le temps de chercher des informations. Cette dernière en fait partie. Et je n'ai découvert que récemment que Landowski en était l'auteur, je m'étais donc promis de retourner saluer ces fils de Caïn.
Dès que l'occasion se présentera, je partirai en quête des autres disséminées dans Paris.

Je vous aurais bien proposé une petite pause au jardin mais le fond de l'air est un peu frais


Puisque vous me suivez si gentiment, je vous dévoile un de mes points de vue préférés. La passerelle Solférino relie les Tuileries au musée d'Orsay, je trouve qu'à cet endroit plus qu'ailleurs, Paris se met en Seine. Le vent hier m'a fait renoncer à monter sur la passerelle, je suis simplement restée à quai mais même de là, le point de vue est agréable. Souvent, il y a un homme orchestre qui donne aux lieux une atmosphère très particulière.



Un lieu un peu magique


J'avais promis une surprise pour les hommes du bois, ça vous tente une petite bille parce que nous avons ici un arbre mort qui gît depuis la tempête de 99.


On ne le voit pas sur ma photo mais un geai m'a fait la gentillesse de venir me saluer.

Bon, c'te bonne blague, vous aurez reconnu l'Arbre des voyelles de Giuseppe Penone, commande d'Etat installée là l'année où les jardins et bois de France ont connu tant de dégâts. Croyez-moi si vous n'avez jamais eu l'occasion de le voir, l'été quand la végétation s'approprie les lieux, personne ne devine spontanément qu'il s'agit d'une sculpture.



Les Tuileries sont un musée de sculpture à ciel ouvert, on y croise toute sorte de personnages à la taille moins fine que la demoiselle de Gamin,
Standing woman de Gaston Lachaise, je ne sais pas si volontaire mais femme debout par Lachaise...



mais aussi des fleurs étranges, avant goût de l'explosion printanière que nous attendons avec impatience.
Flower that bloom at midnight de Yayoi Kusama (fibre de verre et plastique).


Notre promenade se termine ici. Entre rêve et réalité, la roue pose son oeil bienveillant sur les voyageurs sans bagages qui se pressent à ses pieds.


C'est un plaisir de partager mes promenades avec vous, j'aime sincèrement Paris et toutes les découvertes que l'on peut y faire, notamment en matière de sculpture. C'est fou le nombre de pièces que l'on peut croiser dans tous les quartiers. Il y a, du côté du Jardin des Plantes, un jardin Tino Rossi consacré à la sculpture contemporaine à ciel ouvert mais au-delà de ça, tout Paris est un musée à ciel ouvert tant les oeuvres sont nombreuses et variées, un seul regret, les trop nombreux actes de vandalisme.

Tit'Anne

juste un régal,
merci anne

Merci Tit'Anne superbe balade...!

Une info: dans le jardin des tuileries, une œuvre permanente m'est particulièrement chère, c'est celle de Amahiguere Dolo, sculpteur malien de renom.
(j'ai eu le plaisir et l'honneur de passer une semaine en sa compagnie, aux fêtes de la morue à Begles, en banlieue bordelaise....)
Moment magique , il sculpte principalement des "esprits".

Merci

EdB, elle est où cette sculpture parce que le nom ne me dit rien mais je ne les connais pas toutes. Tu m'indiques le chemin, je passerai la saluer à ma prochaine échappée !

merci tit anne ,( pour l'egypte , ca continue de pleurer des larmes de sang )

espritdubois a écrit:

Merci Tit'Anne superbe balade...!

Une info: dans le jardin des tuileries, une œuvre permanente m'est particulièrement chère, c'est celle de Amahiguere Dolo, sculpteur malien de renom.
(j'ai eu le plaisir et l'honneur de passer une semaine en sa compagnie, aux fêtes de la morue à Begles, en banlieue bordelaise....)
Moment magique , il sculpte principalement des "esprits ".

C'était donc écrit que vous deviez vous rencontrer

Super ces photos , j'aime beaucoup le noir et blanc . Dommage qu'on ne puisse pas prendre les parisiens eux même. Les visages me parlent , autant que les monuments.

J'ai connu le Louvre avec belphégor.

Effectivement ça à été une superbe rencontre, au début nous avons sculpté des ceps...., je lui ai donné des gouges et une pierre à huile, et un opinel lame acier et il m'a offert une de ses herminettes avec lesquelles il sculpte.

Je cherche Tit'Anne et donc je trouverais

espritdubois a écrit:

(Ici à Bordeaux +2 et grand soleil...)

Belle journée à tous.

Tu es sûr que t'étais à Bordeauxx ce matin . Moi j'avais -7

Tit'Anne:
Amahiguere DOLO, Ené - Iné - Nonlé, 1997, souches de bois sculptées, dépôt du Fonds national d'art contemporain, Délégation aux arts plastiques, Ministère de la culture et de la communication

voila tout ce que j'ai trouvé

Ouakari: oui plein centre quartier des chartrons
par contre ce soir il fait zéro ciel clair

bonne nuit

c'est la chaleur de la ville qui fait cette différence . Moi j'ai -5.
Bonne soirée.

Superbe ballade, Merci Tit'Anne. Les photos sont très belles et à travers elles on sent que tu aimes Paris. J'admire ton courage de te promener dans Paris avec les températures actuelles, ton reportage n'en prend que davantage de valeur.

Merci à tous de m'avoir emboîté le pas
Ayron, aucun courage, juste du plaisir et je m'équipe en conséquence, Bibendum est un petit joueur à côté

EdB, merci, je n'ai effectivement rien trouvé de plus et cette sculpture n'apparaît pas sur les plans des pièces exposées aux Tuileries. J'irai chercher à l'occasion, elle doit être dans la partie Esplanade des Feuillants, côté Rivoli. Merci de me donner un prétexte à ma prochaine sortie

Oups
Une petite rectification concernant les archives nationales. Y avait un truc qui me chagrinait alors j'ai poussé un peu plus les recherches et je vous livre le fruit de mes investigations puisque ma première information était erronée !

Image du net, la maquette est dans une vitrine et avec les reflets mes photos sont affreuses.

La maquette de la Bastille, a été faite dans une pierre de la Bastille au moment de sa démolition.
15 juillet 1789, un certain Palloy obtient le marché de démolition de ce qui est le symbole de l'absolutisme (on embastillait facilement protestants, écrivains, libres penseurs et toute personne un peu gênante).
Palloy, en homme rusé, a fait sculpter dans 84 pierres de la Bastille, des maquettes de la forteresse afin de les envoyer à chaque département français. C'est un symbole de la fin d'une certaine oppression.

Voilà, erreur réparée désolée j'avais loupé un épisode ou mal interprété, je ne sais pas trop